Pour des raisons personnelles qui ont été la conclusion logique d'une solution aux graves problèmes alimentaires rencontrés, j'ai décidé de nourrir mes chats le plus souvent possible avec une "cuisine maison composée essentiellement de viande".

Il y a quelques années, lorsque je n'étais pas éleveuse, j'avais 2 siamois qui  mangeaient uniquement ce que je leur préparais (ils n'aimaient pas les conserves et les croquettes n'existaient pas encore). J'avais donc fait quelques recherches et composais méticuleusement les repas variés de mes chats.

Les croquettes sont apparues et les promesses des fabricants pouvaient nous faire croire que rien n'était meilleur et mieux équilibré...

J'ai rencontré quelques soucis avec ces aliments: j'ai constaté de graves problèmes de santé chez mes chats... J'ai donc décidé de chercher pourquoi. Les biopsies, autopsies indiquaient des problèmes d'empoisonnement... Des problèmes de gestation, des anomalies rénales m'ont alertée, les vétérinaires m'ont peu aidée ; en revanche, j'ai pu confronter mes observations avec celles d'autres éleveurs bien documentés et nous avons orienté nos recherches vers les métaux lourds et les mycotoxines. Ces observations ont été confirmées par des analyses de croquettes.

J'ai alors décidé de proposer à mes chats une alimentation ménagère + des croquettes saines (sans céréales).

L'odeur de la nourriture doit être appétante, le repas servi à température ambiante et ne l'oublions pas, le chat est un carnivore!

Le besoin énergétique quotidien est de 65 à 70 kcal (à moduler si le chat est sédentaire, en période de croissance, âgé, si le chatte est gestante, si elle allaite... )

information: FOOD & MYCOTOXINS

Les besoins alimentaires du chat:

 

LES PROTEINES

Les besoins protéiques du chat sont élevés. On trouve ces protéines  dans la volaille, l'agneau, le lapin, le poisson, le bœuf, les œufs, le fromage (s'il est bien toléré)...

Plusieurs acides aminés sont indispensables à la santé du chat:

L'arginine est un des plus importants acides aminés (surtout au cours de pathologies hépatiques et rénales). Cet acide aminé est présent en quantité suffisante dans la viande ; il l'est moins dans le poisson. Une carence lors d'un seul repas peut être suivie de nausées, de vomissements, provoquer une montée de l'urée ou des troubles nerveux.

La méthionine et la cystéine sont des acides aminés également important dans l'alimentation féline ; ils sont en quantité suffisante dans la viande (et surtout dans le gras).

La taurine est un dérivé d'acide aminé dont la carence provoque chez le chat des problèmes oculaires (cécité... ), cardiaques, et métaboliques, des troubles de la reproduction, des chatons malformés ou trop petits, ainsi que des troubles immunitaires. Autant dire qu'il est indispensable dans l'alimentation. La taurine est naturellement présente dans la viande et dans le poisson. Mais les besoins en taurine sont plus importants dans certaines circonstances de la vie d'un chat (gestation, allaitement, croissance... )

 

LES GLUCIDES

Contrairement à ce que prétendent les fabricants de peet food, l'amidon n'est pas indispensable à l'alimentation du chat qui est un carnivore strict ; il semble même que l'ingestion de cet amidon en trop grande quantité diminue la digestibilité des protéines et peut parfois être la cause de diarrhées chroniques.

Le sucre (lactose et saccharose) est fortement déconseillé car, avec le temps, des doses excessives peuvent altérer les fonctions rénales.

 

LES FIBRES ALIMENTAIRES

Les fibres sont importantes ; il faut savoir qu'elles ne sont pas digérées par le chat mais elles ont une action trophique sur l'intestin ; pourtant, données en excès, elles peuvent altérer la digestion des protéines. Je privilégie les haricots verts, les carottes et les courgettes.

 

LES SELS MINERAUX

Le dosage des sels minéraux est important. Une trop grande quantité peut induire des pathologies nerveuses et cardiaques, voire rénales (calculs). Une alimentation saine apporte ces éléments naturellement.

 

LES LIPIDES

Les graisses sont des sources d'énergie pour notre petit félin. Il ne synthétise ni l'acide g-linoléique ni l'acide arachidonique. L'acide g-linoléique a une grande importance pour la croissance, la peau et le poil. L'acide arachidonique a des fonctions importantes pour l'activité reproductrice et la coagulation du sang. Ces 2 acides gras essentiels sont présents dans les huiles végétales (en particulier tournesol) et dans les graisses animales. L'excès de ces dernières n'a pas les mêmes conséquences que chez l'humain ; donc pas de dysfonctionnement cardiovasculaire.

J'utilise de l’huile de saumon, de l'huile de tournesol que j'alterne avec de l'huile d'olives et des capsules d'Oméga 3 et 6.

 

LES VITAMINES

En ce qui concerne les vitamines, il faut savoir l'importance de la vitamine A que le chat est totalement incapable de fabriquer lui-même (contrairement à d'autres animaux). Une carence peut avoir de graves conséquences. Cette vitamine est présente dans la viande (en particulier le foie) ; mais attention à l'excès qui pourrait s'avérer désastreux (pour les os de la colonne vertébrale).

La vitamine D n'est pas synthétisée par le chat ; elle devra donc être présente dans son alimentation (pour fixer le calcium), mais sans excès.

La vitamine E contribuerait au ralentissement du vieillissement.

Les vitamines B1 et K sont importantes.

Le calcium présent dans le fromage est indispensable en période de croissance.

L'eau est un nutriment essentiel à chaque cellule du corps de l'animal. Un corps d'adulte est fait d'environ 60% d'eau, le pourcentage sera encore plus élevé pour un chaton. L'eau transporte les nutriments et les déchets dans et hors des cellules. Elle est nécessaire pour la régulation thermique, la digestion, la circulation, l'absorption des nutriments. L'élimination de l'eau se fait essentiellement par les urines, les excréments, les poumons, la peau et l'absorption se pratique dans le bol d'eau ou le lait maternel. En plus de l'eau potable, le chien ou le chat peut trouver de l'eau de sa nourriture, en fonction du type d'aliment et de sa teneur en humidité. L'eau de qualité est tout aussi importante pour la santé que la nourriture de bonne qualité.

Le calcium et le phosphore sont les minéraux essentiels au corps. Les besoins quotidiens varient selon l'âge et le statut du chat.
De tous les minéraux, le calcium est nécessaire en plus grande quantité. Le calcium est essentiel dans le corps pour de nombreuses fonctions dont la formation osseuse, la coagulation sanguine, la contraction musculaire et la transmission des impulsions nerveuses. La teneur en calcium des ingrédients alimentaires est très variable. Les os, les produits laitiers et les légumineuses contiennent de grandes quantités de calcium, alors que la plupart des céréales, de la viande et des tissus organiques ne contiennent que de petites quantités.
Le phosphore est l'autre minéral requis en quantité relativement élevée dans le régime alimentaire. Le phosphore est nécessaire à un niveau légèrement inférieur au calcium. Les viandes et les abats sont élevés en phosphore, mais relativement faible en calcium. La carence en phosphore se produit très rarement chez les chats. En revanche, une alimentation trop riche en phosphore peut accélérer la progression de l'insuffisance rénale. Quand le chat vieillit, il se peut que ses reins soient moins performants; dans ce cas, il est vivement recommandé de diminuer les aliments carnés contenant une grande proportion de phosphore.
Le rapport calcium / phosphore idéal est de 1,2 parts de calcium pour 1 part de phosphore (1,2:1). Ceci est très générique. Il faut adapter les quantités en fonction de l'activité ou de la non activité, d'une gestation, de l'allaitement, de la croissance, de l'âge et bien entendu des problèmes dont souffre un animal.

Les dosages, les quantités pouvant être sources d'erreurs, chacun comprendra la nécessité, comme pour l'alimentation humaine, de la diversité et de la mixité alimentaire.

 

Ma triste expérience avec une certaine marque de croquettes:

J’ai toujours eu des chats, et lorsque j’ai décidé d’en élever, j’ai continué à faire ce que nous avions toujours fait: leur préparer des repas maison.

Quand je débute l'élevage, mon vétérinaire me convainc que l’alimentation avec les croquettes est excellente, mieux équilibrée; il me conseille une marque française et je cède à la facilité!

Rapidement, le fabricant de cette marque me contacte pour effectuer des tests alimentaires avec mes chats, m’affirmant que je travaillerai avec des nutritionnistes et des vétérinaires. La composition des croquettes m’est inconnue, mais je dois "faire confiance"; je dois observer la façon dont mes chats prennent les aliments dans leurs mâchoires, signaler d’éventuels vomissements ou des dérangements intestinaux. J’accepte parce que je pense qu’un éleveur (c’est-à-dire une personne qui vit avec plusieurs chats) est bien placé pour évaluer la qualité ou les défauts de ce type d’aliment.

Ces expériences ne sont pas toujours positives et je finis par ne plus accepter ces tests, décidant que la bonne santé de mes chats est plus importante que l’élaboration d’aliments nouveaux. Je continue de proposer à mes chats les croquettes de cette marque, mais sans tester quoi que ce soit.

Durant la période des tests, mon étalon, un superbe chat venu du Texas tombe malade. Il ne mange plus, il se déshydrate rapidement et doit être admis en clinique vétérinaire pour y être réhydraté et testé afin de connaître les raisons de son état. Quand sa santé redevient stable, je le ramène chez moi; il mange, retrouve sa forme; il saillit même une de mes chattes.

Mais peu après, subitement, un matin il cesse de s’alimenter. Le vétérinaire n’en comprend toujours pas la raison… Ce chat avait pris l’habitude de dormir avec moi (il n’arrosait jamais) et une nuit, je me réveille… Tout contre moi, git mon chat sans vie…. Il n’a qu’un an…. L’autopsie révèle une hémorragie rénale que le vétérinaire ne peut pas expliquer. Dans ces moments où le chagrin est si fort, on se dit que ce n’est pas de chance puisqu’on n’a aucune explication rationnelle…C’était en 2002.

Quelques mois plus tard, je choisis un magnifique étalon en Hollande. Tout va bien pendant 6 mois. Subitement, un jour, il refuse de manger et semble prostré. Ce chat qui était propre, urine d’énormes flaques sur le sol. Le lendemain, je l’emmène chez le vétérinaire qui, après avoir analysé ses urines, diagnostique un problème d'insuffisance rénale. Un traitement à base de cortisone est prescrit; mon adorable matou remange et vit sa vie de chat comme avant; il joue avec les autres, adore courir dans le jardin, démontre son affection à toute la famille tant il est gentil et câlin…

Le traitement est arrêté progressivement, mais lorsque la cortisone est donnée en quantités presque insignifiantes, mon chat est confronté aux mêmes problèmes qu’au départ…

Je fais plusieurs centaines de kilomètres pour aller consulter un vétérinaire homéopathe et ostéopathe avec l’espoir qu’il prescrive une médication différente. Mais, peu de temps après ma visite, je m’aperçois que des ganglions apparaissent sous le cou, sous les aisselles et à l’aine.

Je retourne en consultation chez mon vétérinaire homéopathe qui n’est pas très optimiste. Il fait une prise de sang à son petit patient. Le sang est presque noir. Tous les deux, nous nous regardons sans rien dire. Je comprends que rien de bon ne se prépare.

En quelques jours, les ganglions passent de la taille d’un petit pois à celle d’une noix. L’analyse sanguine révèle une leucémie. Mon gentil matou a un lymphome! Le traitement tenté ne change rien à l’état de mon chat. Sa vitalité s’éteint peu à peu. Je sais qu’il souffre, il peine à respirer, son cœur présente des arythmies… Je ne peux plus regarder son agonie, impuissante.

Je vais chez mon vétérinaire habituel afin qu’il abrège les souffrances de mon courageux chat; dans un dernier soupir, il s’endort dans mes bras alors que nous sommes tous les deux dans la salle d’attente… Il n’a que 12 mois, c’était en 2003.

Je ne comprends pas pourquoi en si peu de temps deux chats sont morts…. Lignées différentes, pas de maladies classiques chez les chats, pas de contacts avec des chats de l’extérieur puisque mon jardin est très bien protégé… Alors pourquoi?

Je soupçonne l'alimentation que je donne à mes chats, les tests, car c'est depuis ce temps que l'alimentation aux croquettes a commencé à me créer des soucis…

Mes adultes vomissent beaucoup et boudent fréquemment leurs croquettes; 2 jeunes chattes (dont une que je suis allée chercher à Stockholm) ont la diarrhée. Ma petite suédoise évacue des jets de liquide vert!!! Je n’ai jamais vu une telle chose! Avant de consulter le vétérinaire, je prends soin d’aspirer une flaque verte dans une seringue au cas où il faudrait faire une analyse des selles.

Mais dès le début de l’auscultation, le vétérinaire déclare que les problèmes de ma minette sont d’ordre alimentaire. Pas besoin d’analyse. Un traitement est mis en place et en quelques jours, tout rentre dans l’ordre.

J’alerte la société qui fabrique les croquettes et j’apprends que je suis la première personne à rencontrer ce type de problème. On me promet qu’un vétérinaire va me rappeler et j’attends son appel pendant plusieurs semaines….

C’est le commercial qui se déplace; il prélève des croquettes pour chatons et pour adultes et emporte la seringue contenant les selles de ma petite suédoise afin de tout analyser.

Résultat des courses: défaut de L-lysine pour les croquettes chatons, manque d’humidité pour celles des adultes....

Pas très sérieux!!!

Un peu plus tard, une de mes chattes déclare soudainement une insuffisance rénale qui l’emporte en peu de temps. L’autopsie révèle des lésions tumorales, la présence de plomb, des « lésions qui ne sont pas de type pathognomonique d’une quelconque condition; il s’agit de remaniements inflammatoires chroniques qui peuvent faire suite à de nombreuses pathologies, y compris des intoxications (végétaux, intoxications répétées par l’éthylène glycol)!

Un jour, je découvre sur mon lit des petites gouttes de sang; c’est ma belle suédoise (fille d’un double champion du monde) gestante qui perd ses bébés. Aucune trace d’infection, constatera le vétérinaire! Elle sera stérilisée.

Je parle à une amie éleveuse de tous mes problèmes et elle me dit rencontrer elle aussi de sérieux soucis au sein de son élevage, beaucoup plus d’adultes qui sont morts et surtout des chatons mal formés, mort-nés, ou qui meurent dans les heures qui suivent leur naissance. Nous confrontons nos diverses expériences si douloureuses et si peu communes. Nous élevons des races totalement différentes et le seul point commun est l’alimentation.

Entre temps, une amie éleveuse allemande me conseille une marque de croquettes sans céréales que je décide d’adopter et qui réussit bien à mes chats et que j’alterne avec une alimentation maison.

Patiemment, avec mon amie, nous faisons des recherches, nous nous informons. Et un jour de l’hiver 2006, elle me parle des mycotoxines, mot dont je n’avais jamais entendu parler…

Je décide de me documenter afin de comprendre et je m’aperçois que toutes les réponses à nos questions sont là. Des analyses sont effectuées en 2006 qui viennent confirmer les soupçons.

Mon amie avertit Mme X par l’intermédiaire de la "liste persans" à laquelle elles adhèrent toutes les deux, mais celle-ci très intéressée par les avantages de la convention d’élevage proposée par la marque des croquettes mettra un moment avant de prendre au sérieux cette information. Il est certes difficile de croire que l’alimentation haut de gamme fasse autant de dégâts…

Mon amie et moi écrivons à la société pour leur faire part de notre découverte, les avertir et les informer des expériences dramatiques que nous avons vécues. Nous sommes entendues et dédommagées pour nos frais vétérinaires engagés. Mon amie a néanmoins perdu tout son élevage…

Notre chagrin est toujours là, l’agonie de nos petits compagnons restera pour toujours dans nos mémoires.

Je remercie cette amie d’avoir partagé ses observations avec moi, de m’avoir aidée à comprendre jusqu’à quel point nos chats avaient servi à un plan d’expérimentation animale. Bien que gravement malade, elle a accompli un prodigieux travail de recherche et ses compétences scientifiques exceptionnelles et ses qualités de juriste m’ont aidée à ouvrir les yeux. Elle a offert de partager ses connaissances avec bien des personnes qui n’ont pas cru bon de retenir ce qu’elle disait. Mais ces personnes ont des intérêts qui sont incompatibles avec l’amour et le respect des animaux.

Depuis cette période, tenant compte de cette horrible expérience, je suis revenue à une alimentation plus naturelle.

Mes chats mangent une alimentation maison, avec de la  "vraie viande" et parfois des croquettes d’excellente qualité, ne contenant pas de céréales. Ils sont tous en parfaite santé.

 
Sites à visiter pour en savoir plus à propos des mycotoxines:

http://www.omafra.gov.on.ca/french/livestock/swine/facts/info_n_effects.htm  

http://ec.europa.eu/research/rtdinfo/42/article_1304_fr.html

http://www.ars.usda.gov/is/pr/2004/041221.htm 

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17889389 

http://www.mycotoxins.info/myco_info/animpe.html 

http://www.catinfo.org/   


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